Plusieurs entreprises ont vu le jour au coeur de l’Université McGill grâce à la philanthropie. Portrait de trois d’entre elles.
PhysioBiometrics : un capteur pour soutenir la mobilité des aînés
L’entreprise a développé un dispositif qui aide les personnes âgées à continuer de s’entraîner sans avoir besoin d’assistance.
Beaucoup d’aînés ne marchent pas assez bien pour profiter des bienfaits de cette activité sur leur santé, explique la présidente et cofondatrice de PhysioBiometrics, Nancy Mayo. Elle ajoute que le fait de ne pas marcher suffisamment augmente les risques de chute.
Celle qui a longtemps travaillé comme physiothérapeute en clinique se souvient de ses années de pratique, durant lesquelles elle épaulait les personnes âgées en rééducation. « On donne beaucoup d’instructions verbales aux gens sur la façon de bien marcher. Mais une fois que le professionnel de la santé arrête de fournir cette rétroaction, le patient ne peut plus poursuivre l’activité et il revient à son rythme habituel. Cela peut être dangereux, fatigant, et ce n’est généralement pas très agréable », souligne Mme Mayo.
Il y a une dizaine d’années, elle a donc cherché un moyen de pouvoir continuer à aider les personnes âgées dans leur mobilité même en son absence. C’est ainsi qu’est né le capteur Heel2Toe, qui se fixe à la chaussure du patient et qui émet un signal sonore chaque fois qu’un pas est bien exécuté.
Une entreprise viable
La chercheuse et professeure à l’École de physiothérapie et d’ergothérapie de l’Université McGill ne possédait aucune expérience en entrepreneuriat. « À l’université, tout le travail qu’on fait ne se rend pas vraiment au grand public. Nous rédigeons des articles scientifiques, mais cela ne profite à personne si j’écris un papier sur un sujet. Cela [le travail exécuté] doit exister en tant que produit, un produit fabriqué et rendu disponible aux gens », souligne la chercheuse-entrepreneuse.
C’est alors qu’elle a pris connaissance de plusieurs initiatives visant à soutenir les entreprises en démarrage. Depuis, grâce à son capteur, PhysioBiometrics a cumulé les honneurs, remportant la coupe Dobson consacrée aux sciences médicales en 2020 et une bourse de 100 000 $ du Fonds d’innovation de McGill deux ans plus tard.
Aujourd’hui, PhysioBiometrics est une entreprise viable comptant plusieurs clients, dont l’organisme Parkinson Québec. « Il nous a embauchés pour fournir 100 capteurs », précise Nancy Mayo.
L’entreprise veut également implanter un projet de mobilité dans les résidences pour personnes âgées. En plus du capteur, le programme WalkBest de PhysioBiometrics comprend une série d’ateliers afin d’épauler les aînés dans leurs activités de marche. « Il y a un guide de travail, une application qui est en développement. Nous avons des plateformes d’exercices, un circuit d’entraînement », énumère la chercheuse.
Le dispositif aide également d’autres scientifiques dans leurs collectes de données sur la marche auprès des personnes souffrant de problèmes de santé.
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